Les grilles usuelles de lecture des risques psychosociaux (RPS), aussi indispensables soient-elles, manquent parfois de clarté quand il s’agit d’anticiper les défis auxquels les évolutions du secteur exposent la santé psychologique des personnels hospitaliers. Les observations des auteurs les conduisent à attirer l’attention sur trois enjeux parmi d’autres : la perception chronique d’une pénurie de moyens, le stress technologique et le management de la diversité.
La santé des soignants a longtemps souffert d’un paradoxe : alors qu’elle a abondamment étayé la littérature scientifique sur la santé au travail, par exemple sur les troubles musculo-squelettiques, le stress ou le burn-out, elle a peiné à s’imposer comme un thème central pour les soignants eux-mêmes. Cette prise de conscience est aujourd’hui mieux partagée, et la santé psychologique des personnels hospitaliers, mieux prise en compte. Cette surveillance mobilise, en France, les outils institutionnalisés tels que préconisés par l’Anact et l’INRS, mais la Santé, système ouvert par excellence, est traversée par de nouvelles dynamiques, dont l’impact sur la santé des soignants mérite d’être mieux cerné. Ce sont ces deux volets qui sont ici successivement présentés. La typologie usuelle des facteurs de RPS Les politiques de prévention des risques psychosociaux s’appuient, en France, sur les préconisations du rapport Gollac-Bodier(1), qui identifie six familles de facteurs psychosociaux de risque au travail : l’intensité et le temps de travail rassemblent le rythme et la durée du travail, les horaires, les interruptions, les ...
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