Cet avis 147 du Comité consultatif national d’éthique, qui prolonge un précédent (n° 137), porte sur le système de soins après la crise Covid. Une analyse de 54 pages particulièrement dramatique sur notre système de santé, voire « alarmante » sur l’hôpital public : crise morale, souffrance des professionnels de santé, crise de confiance de la population, démoralisation, souffrance éthique et psychique, manque de temps, organisation du travail délétère, cercle vicieux… Les mots sont forts, voire catastrophistes. Ils reprennent des éléments mis en lumière par de précédents rapports ou des analyses médiatiques, sans apporter de données supplémentaires. Certains facteurs sont le produit d’évolutions de long terme, d’autres très contextuels. La première partie traite ainsi de la crise sanitaire, la deuxième des causes de long terme et la troisième de l’éthique du soin ; certaines causes évoquées concernent uniquement le système de santé, d’autres l’ensemble de la société. En raison de l’enchevêtrement des causalités citées, il est difficile de tirer des pistes d’action claires et structurantes…
Le CCNE part de l’observation que la crise sanitaire a souligné la souffrance des professionnels de santé et aggravé les inégalités de santé. Aucun pays développé n’a été épargné et cette période a révélé l’impréparation de nos sociétés face aux crises sanitaires. Les dysfonctionnements mis en lumière dans cet avis ne sont pas nouveaux : défaillances systémiques de l’organisation et des moyens alloués au système de santé ; évolution des pratiques soignantes : technicisation du soin, accroissement des actes techniques ; complexité des situations, parfois engendrées par les avancées de la médecine ; transformations sociétales : vieillissement, rapport au travail, révolution technologique et numérique. Le diagnostic de la situation porte sur une approche de la santé qui privilégie le traitement plutôt que le soin, ainsi que sur des pratiques de gestion qui ont, depuis une quarantaine d’années, survalorisé la technique en dégradant la relation de soins. Il constate que les soignants passent de moins en moins de temps avec les malades et que les « savoirs expérientiels » ne sont pas suffisamment ...
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