Numéro 591 - décembre 2019dossier

Cour des comptes

Les urgences hospitalières

Les urgences hospitalières

Sauver « huit lits »

Dans son rapport public annuel 2019, la Cour des comptes consacre un chapitre aux urgences dont l’intitulé résume une situation – assez éloignée de celle qu’a fait vivre à toute une génération le célèbre Dr Ross – que l’actualité de ces derniers mois a placée sous la lumière du scialytique médiatique : « Les urgences hospitalières : des services toujours trop sollicités. » Ce thème s’inscrit dans la perspective de travaux antérieurs sur le même sujet. Ainsi, en 2014, dans son rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale, la Cour constatait déjà la fréquentation croissante qui affectait les urgences hospitalières et que l’articulation avec la médecine de ville était à repenser. Les mêmes maux produisent les mêmes effets et appellent des solutions analogues cinq ans plus tard, des évolutions notables s’étant toutefois produites entre les deux rapports portant respectivement sur les années 2013 et 2016.

Rapport public 2019, tome II. www.ccomptes.fr Un système à bout de souffle Entre 2012 et 2016, le passage aux urgences a augmenté de 3 millions environ, pour atteindre 21,2 millions, alors que le sous-effectif médical s’est accru. Parmi les 641 structures d’urgence, celles des établissements publics ont pris en charge 82 % des passages contre 12,7 % pour le secteur privé lucratif, et 5 % environ pour le secteur privé non lucratif, les urgences du secteur privé accueillant moins de personnes âgées et d’enfants que celles du secteur public. La traumatologie reste la principale cause d’admission (36 %), le taux d’hospitalisation pour les plus de 75 ans atteignant 56 % contre 20 % en moyenne. Le temps de passage médian atteint deux heures mais varie considérablement en fonction de l’âge des patients, de la région et du type d’établissement : il est plus long en CHU, du fait de la forte sollicitation de ces structures, et, pour la même raison, plus long dans le secteur public que dans le secteur privé. Selon la Cour, 20 % des patients des urgences ne devraient pas fréquenter ces structures et auraient pu être pris en charge ...

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