Numéro 621 - décembre 2022dossier

HCAAM

Les soins de proximité en France

Les soins de proximité en France

L’alerte rouge du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie

En matière de soins ambulatoires – soins primaires et soins spécialisés de proximité –, des efforts ont été réalisés depuis une dizaine d’années, mais les quinze ans qui viennent vont être très difficiles. Le rapport de 120 pages du HCAAM, publié en septembre 2022, est plus alarmiste que celui de 2018. Le Haut Conseil complète à présent les « mesures de rupture » de moyen et long termes qu’il recommandait à l’époque en avançant de nouvelles propositions destinées à surmonter les difficultés aiguës de la période 2021-2035. Cette longue décennie sera bouleversée par le recul de l’offre médicale en de nombreux territoires. Aller plus vite et plus loin dans la réorganisation du système de santé est devenu « crucial » si l’on souhaite que la population française dans son ensemble ait accès aux soins de proximité, soulageant au passage les hôpitaux des prises en charge injustifiées par le niveau de soins requis.

Le HCAAM étaye solidement son analyse par des chiffres évocateurs, l’illustre de nombreuses initiatives de terrain innovantes. Il l’enrichit de verbatims de professionnels libéraux et hospitaliers, par exemple issus des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Sa tonalité alarmiste est nouvelle : « La situation est actuellement critique et risque de se dégrader encore » jusqu’au milieu des années 2030, où la densité médicale devrait retrouver son niveau de… 2021, alors que les tensions existent déjà aujourd’hui pour 30 % de la population. Nous passons ici en revue six points saillants du rapport, en laissant au lecteur le loisir d’approfondir ce sujet qui marquera profondément les années qui viennent. 1/La baisse de la densité médicale, facteur décisif et durable de changement La dégradation de l’accès aux soins de proximité s’accélère : « Dans les 10 à 15 prochaines années, nous allons connaître une baisse sensible de la densité médicale, plus accentuée encore pour les médecins généralistes », alerte le HCAAM. Le constat est clair, chiffres de la Drees à l’appui, et les causes sont ...

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