La question du port (plus ou moins imposé) du pyjama dans les unités psychiatriques donne lieu depuis quelques années à une série de prises de position, qui ne sont pas concordantes. Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, le Défenseur des droits, l’Inspection générale des affaires sociales, les associations de patients, mais aussi la communauté médicale, notamment, ont leurs propres points de vue. Un sujet insolite au premier abord, mais qui interroge sur le sens de pratiques quotidiennes au sein des hôpitaux*.
Dans tous les services médicaux et dans toutes les spécialités, il s’agit d’une scène de la vie hospitalière marquée par l’évidence : une fois installés dans l’unité de soins, puis dans leur chambre, les malades ne tardent pas à se mettre en pyjama ou à enfiler une robe de chambre ou une blouse de papier tissé. Le plus souvent sur l’invitation du personnel. Mais aussi sans que l’on ait à le leur demander. Ils quitteront en effet rarement leur lit et leur chambre pendant leur séjour en hospitalisation complète, devront se prêter à des examens médicaux successifs, aussi ces tenues d’intérieur s’imposent-elles naturellement. Cette situation peu contestée de manière générale prend une autre tournure dans les unités psychiatriques, où les patients n’ont pas lieu d’être confinés dans leur chambre. Sauf en situation de crise ou pour une autre raison médicale, rien ne devrait en principe s’opposer à ce que ces patients reçoivent leurs soins, s’occupent ou se divertissent dans la journée dans d’autres locaux de l’hôpital. Et qu’ils le fassent dans leurs habits «de ville ». Pourtant, circuler de jour dans les allées, ...
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