En juin 2009, un groupe interprofessionnel d’élèves de l’École des hautes études en santé publique* a rédigé un travail relatif à la prise en charge sanitaire des adolescents dans les centres éducatifs fermés. Son prologue, décrivant l’évolution historique des moyens de canalisation de la désobéissance juvénile, est reproduit ici, complété par une introduction ainsi qu’une conclusion actualisée.
« […] Le père s’habitue à devoir traiter son fils d’égal à égal et à craindre ses enfants, le fils s’égale à son père, n’a plus honte de rien et ne craint plus ses parents, parce qu’il veut être libre […]. À tout cela, s’ajoutent encore ces petits inconvénients : le professeur, dans un tel cas, craint ses élèves et les flatte, les élèves n’ont cure de leurs professeurs, pas plus que de tous ceux qui s’occupent d’eux ; et, pour tout dire, les jeunes imitent les anciens et s’opposent violemment à eux en paroles et en actes, tandis que les anciens, s’abaissant au niveau des jeunes, se gavent de bouffonneries et de plaisanteries, imitant les jeunes pour ne pas paraître désagréables et despotiques. » (Platon, La République, VIII, 562b-563e) Cette citation est généralement mise en avant pour minimiser le constat supposé sans précédent de la fin de l’autorité, dressé à partir des années 1960. Elle répond aussi au besoin nostalgique contemporain en remplaçant le « c’était mieux avant » en « cela a toujours été ». Diffusée largement dans le milieu éducatif, elle s’applique tout aussi bien au prêtre, au juge, au ...
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