Cette table ronde, animée par les Prs Bach-Nga Pham, doyenne de la faculté de médecine de Reims, et Jean-Yves Gauvrit, président de la CME du CHU de Rennes, a réuni les Prs Gilles Bloch, président de l’Inserm, et Didier Samuel, doyen de la faculté de médecine Paris Sud et président du Comité national de coordination de la recherche (CNCR).
La Pre Bach-Nga Pham ouvre le débat en mettant en exergue le paradoxe de la recherche, et donc des chercheurs in extenso puisque l’incertitude est l’ADN même du chercheur : elle lui permet d’avoir des hypothèses de travail, de réaliser des expérimentations et de développer des projets de recherche. « La seule certitude des chercheurs est qu’il faut absolument que la recherche en santé (re)devienne une priorité nationale et internationale. » De plus, la pandémie Covid a fait la démonstration de la nécessité d’une avancée commune de la recherche fondamentale, de la recherche translationnelle et de la recherche clinique. Pour le Pr Gilles Bloch, l’incertitude, dans la production scientifique, est au cœur de la construction des théories. Il rappelle que dans un contexte de communication de fake news tel qu’on l’a connu, la science moderne repose sur des conjectures et des réfutations(1) et que la vérité scientifique n’existe pas : il y a des théories construites par des communautés scientifiques puis ces théories sont déconstruites. C’est en effet par ce processus itératif que les connaissances progressent, dans le domaine de la ...