Le paiement à l’acte reste à ce jour le mode de financement majoritaire pour les soins primaires en France. Il assure la continuité de l’accès aux soins dans une majorité de territoires urbains. Cependant, il ne résout pas les questions de désertification médicale, les actes non pertinents, l’adaptation de la prise en charge globale au type de patient et le manque d’incitation à la coordination des parcours. Ce système est par ailleurs de moins en moins attirant au regard des nouvelles générations de médecins généralistes. Plusieurs types d’expérimentation pour faire évoluer les modes de rémunération des soins primaires voient le jour dans le cadre du dispositif article 51 de la LFSS 2018. Le lien entre mode de rémunération des soins primaires et l’efficience des systèmes de santé demeure un graal difficile à atteindre. Si la tendance est de diversifier les modes de rémunération au sein d’un même système, apprendre de la maturation atteinte par des modèles expérimentés dans d’autres pays permettra d’adopter une attitude vigilante au regard de leurs effets cachés, et d’ainsi trouver le bon équilibre entre des systèmes tenus comme innovants.
Le modèle français Majoritaire dans des pays comme la France, le Luxembourg, l’Australie, le Québec ou Taïwan, le paiement à l’acte des soins primaires vise la rémunération du praticien selon le nombre et la nature des prestations réalisées. Alors que ce mode de paiement encourage une grande productivité des médecins qui se traduit de facto par un meilleur accès aux soins, chaque offreur de soins est poussé à considérer sa pratique de façon individuelle, ce qui n’incite pas à la coordination des parcours patients, essentielle en particulier dans la prise en charge des maladies chroniques, ni à l’adaptation des modalités de prise en charge à la complexité des patients – des enjeux de plus en plus centraux dans l’organisation des soins. L’idée d’une relation durable entre le patient et son médecin est ainsi mise à l’épreuve par une véritable fragmentation du système, où l’encouragement à l’individualisme et l’absence d’un véritable projet global de soins primaires engendrent une focalisation sur les prises en charge ponctuelles. De plus, bien que les praticiens jouissent de la possibilité d’augmenter leurs revenus de ...
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