« La vague néolibérale a conduit à la transformation de l’hôpital public en une structure de production de soins financée à l’activité. » C’est ainsi que débute une tribune récente de trois médecins – Anne Gervais, André Grimaldi et Olivier Milleron(1) – qui se poursuit avec la description d’une situation idyllique : « Au xxe siècle, l’hôpital public répondait au besoin de soins de la population. Pour les soignants, il était prestigieux d’y travailler, et les médecins qui n’arrivaient pas à y rester se consolaient en allant gagner beaucoup d’argent dans le privé. Notre système de santé était bien classé au niveau international et notre hôpital public était une fierté nationale. » Mais ce paradis est perdu, emporté par deux fléaux : la volonté de limiter les dépenses et la « vague néolibérale »…Â
Néolibéralisme, ce terme, décliné sous de multiples formes et formulations, s’est emparé du débat public autour de l’hôpital, souvent pour expliquer ce qui est ressenti par les acteurs et actrices de la santé comme une cassure, qui aurait tout à la fois brisé l’hôpital et découragé les personnes qui y travaillent. D’autres données et ressentis, pourtant, semblent indiquer que bien loin de devenir un cauchemar ultralibéral, l’hôpital public est un monolithe de tendance communiste : poids des réglementations, rigidités du statut de la fonction publique, contraintes du Code des marchés publics… Comme souvent, les critiques, de quelque bord qu’elles soient, pèchent par excès ; comme souvent, la réalité se situe plutôt quelque part entre les deux. Le privé, combien de divisions ? À rebours des discours sur un hôpital ultralibéral, le secteur public reste dominant en France. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) recensait 2 97 structures hospitalières disposant de capacités d’accueil en hospitalisation complète (comptées en lits) ou partielle (comptées en places) en France, ...
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