L’auteure fait ici l’analyse des 44 propositions pour des soins en sécurité issues du rapport sur les violences à l’encontre des professionnels de santé paru en juin 2023(1). Elle a choisi une approche centrée sur les faiblesses de ces propositions, notamment l’absence de traitement des violences internes et la faible part des auditions consacrées aux managers.
Le décès de l’infirmière poignardée au CHU de Reims en mai 2023 a rappelé l’insécurité des établissements de santé et la confrontation quotidienne aux violences dans l’accueil et la prise en charge des personnes vulnérables, mais aussi la difficulté à mettre en œuvre un plan de sécurisation des établissements qui, par définition, doivent rester ouverts. De même, en interne, les tensions entre professionnels de santé ne doivent pas être négligées en raison du lien de subordination et des positions que peuvent prendre les agents en tant que citoyens, tout comme les tensions entre élus locaux et chef d’établissement qui doivent travailler ensemble en concilliant des logiques parfois divergentes. Symptomatique d’un système de santé qui fait face depuis plusieurs années à la difficulté de réguler l’offre de soins sur le territoire, la violence n’est souvent que le reflet de comportements anxiogènes du fait des délais allongés de rendez-vous, de temps d’attente importants couplés à la distance pour accéder à un service de soins, qui engendrent dysfonctionnements et tensions avec et entre les professionnels de santé, occasionnant ...
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