À l’hôpital, la diversité religieuse ne se limite plus à la sphère privée : elle s’invite dans les soins, l’organisation du travail et les relations entre professionnels. Les directeurs d’établissement doivent ainsi concilier respect des convictions, continuité du service public et principes de laïcité. Les auteures explorent ici les ressorts managériaux et éthiques d’une gouvernance hospitalière à l’épreuve du pluralisme religieux.
Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas ! » Peu importe que les propos attribués à André Malraux soient apocryphes ou pas, force est de constater qu’ils furent prémonitoires. Le fait religieux reprend une place dans nos sociétés qui s’était fortement effacée ces dernières décennies. On assiste non seulement à un regain des religions mais surtout à l’émergence de nouvelles formes qui ne sont plus une simple répétition de ce que l’histoire nous avait fait connaître. L’islam ne fait encore partie d’aucun texte législatif comme ont pu l’être lors du Concordat les christianismes catholique, protestant et orthodoxe et le judaïsme. Il est pourtant aujourd’hui la deuxième religion en France, derrière le catholicisme. La laïcité, à valeur constitutionnelle, devient souvent la responsable trop facilement désignée des dérives religieuses portant atteinte aux valeurs républicaines ou à l’ordre public. Elle est pourtant, au contraire, l’écrin qui doit permettre à toute religion ou absence de religion, non pas d’exister mais de coexister. L’hôpital est un espace unique, véritable symbole du vivre-ensemble. C’est en son sein ...
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