Lors d’un colloque organisé à Lyon par le think tank Parcours & Innovations, Jean-Pierre Claveranne évoquait sans ambages que le secteur lui paraissait « malade et miné par le faire semblant »(1). La question récurrente est la suivante : a-t-on affaire à une réelle ou à une pseudo-transformation ? Ne peut-on donner l’impression d’une multitude de changements pour conforter de fait un conservatisme foncier, comme l’exprimait la célèbre formule du Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa : « Il faut que tout change pour que tout reste comme avant. »
Le « faire semblant » s’est imposé comme une redoutable ligne de défense au sein des sociétés : certaines grosses entreprises sont passées maîtresses dans l’art d’utiliser une phraséologie tendance pour élaborer leur stratégie de communication et relooker leur image : respect de l’environnement, développement durable, localisme, commerce équitable, culture bio, bien-être animal, 100 % français, totalement recyclable, etc. sont devenus les mantras obligés de toute communication qui s’inscrivent dans la « bien-pensance occidentale actuelle » et présentent l’avantage de surcroît de ne plus parler du produit en lui-même… Les mêmes qui nous poussaient au jetable et à la consommation massive nous donnent aujourd’hui des leçons de recyclage et d’économie car les profits se sont déplacés du fait de la dématérialisation qui annonce la société de demain : la cybersociété. L’action sociale et médico-sociale n’est-elle pas en train de connaître un même processus de green washing ? C’est ce qu’envisage Jean-Luc Gautherot(2), enseignant à l’institut de travail social Pierre-Bourdieu à Pau, dont le mérite ...
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