Le rapport annuel de la Cour des comptes a retenu comme thème central pour 2024 l’action publique face au changement climatique : c’est la première fois que ce thème constitue le cœur du rapport public qui a mobilisé la contribution des différentes chambres de la Cour, celle de chambres régionales et territoriales des comptes et de formations interjuridictionnelles communes à la Cour et à des CRTC. L’adaptation de l’action publique au changement climatique dans le domaine sanitaire et social est envisagée sous l’angle de la protection de la santé des personnes vulnérables face aux vagues de chaleur(1) (femmes enceintes, jeunes enfants, personnes sans-abri…), en particulier les personnes âgées vivant seules à domicile ou dans les établissements sociaux et médico-sociaux, sujettes lors des canicules à une surmortalité qui est assez précisément évaluée, contrairement à la morbidité, c’est-à -dire aux maladies provoquées par la chaleur, plus difficilement mesurable. S’agissant des décès imputables à la chaleur, l’état des lieux réalisé par la Cour s’appuie sur les travaux de Santé Publique France qui a mis en place en 2004 un dispositif de surveillance lié aux passages aux urgences et aux consultations réalisées par SOS Médecins pour quatre motifs : hyperthermie, déshydratation, coup de chaleur et hyponatrémie.
Une connaissance incomplète des effets sanitaires des vagues de chaleur La surmortalité consécutive aux périodes caniculaires n’est plus concentrée géographiquement dans les départements du sud de la France mais touche désormais la plupart des territoires, le nombre de départements concernés par une vague de chaleur au moins ayant plus que doublé en une dizaine d’années (de 41 départements à 93). Dix fois moins nombreux que ceux qui sont liés aux grands froids, les décès imputables à la chaleur sont amplifiés par le facteur de vieillissement de la population et les maladies qui lui sont associées (respiratoires, cardiovasculaires, neurodégénératives, cancers…). Selon Santé Publique France, 42 000 décès surnuméraires sont dus à des températures élevées entre 1970 et 2022, pour les deux tiers concernant des personnes âgées de plus de 75 ans ; pour l’année 2022, cette surmortalité avoisine 2 800 décès. Les départements du Sud et les métropoles exposent leurs résidents plus fortement à ce phénomène, Paris étant la ville qui présente le plus haut risque de mortalité « du fait d’îlots de chaleur majorant la ...
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