Tout est affaire d’éducation. Tel est le mot d’ordre qu’on s’était donné il y a quelques années au début d’un enseignement et d’une politique de sensibilisation à la santé publique et à l’économie de la santé auprès des nombreux étudiantes et étudiants des instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) et auprès de futurs médecins en faculté de médecine. La tâche était d’autant plus rude qu’une telle population d’étudiants ignorait presque tout de ces grandes disciplines, mis à part peut-être quelques éléments d’épidémiologie clinique.
Le contexte sociétal ne jouait pas non plus en notre faveur dans la mesure où il ne se passait pas un mois sans qu’un acteur du système de santé prenne la parole pour dénoncer ouvertement les effets pervers de l’introduction en santé – et à l’hôpital singulièrement – de l’économie présentée essentiellement comme sciences du rationnement et de la recherche de la profitabilité. Une abondante littérature accompagne cette rhétorique de la rigueur budgétaire et de la mise à bas du système de santé. Le dernier ouvrage lu par nos soins est le plaidoyer du Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’ordre des médecins : « Les réformes sont toutes présentées comme des impératifs absolus. La “loi” économique est la plus forte, il faut s’y plier. À défaut, le système de santé n’y survivrait pas. Injonction paradoxale s’il en est : pour subsister, le système de santé ne doit pas coûter plus cher que ce qu’il produit. Il faut donc le rationaliser, voire le rationner au risque de le faire mourir à petit feu.(1) » On ne peut pas être aussi réducteur et aussi sévère à l’égard de la pensée économique ...
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