Présente depuis plus d’une décennie dans les enjeux de santé publique, l’expression « médecine personnalisée » est un faux ami dont il faut se méfier. On croit comprendre en la lisant qu’elle implique l’existence d’une nouvelle médecine, par opposition à la précédente qui ne s’adaptait pas aux patients. Cette expression véhicule surtout des promesses thérapeutiques majeures, dont certaines font déjà partie des prises en charge actuelles. Il est cependant difficile de saisir tous les aspects de « personnalisation » tant ils sont vastes, entre les enjeux scientifiques, technologiques, éthiques ou encore économiques. Notre propos n’est pas de faire un état des lieux de toutes les découvertes médicales récentes qui offrent aujourd’hui de nouvelles perspectives thérapeutiques : ce dossier présente certains enjeux actuels de cette médecine personnalisée, avec sa mise en œuvre en pratique.
Nous y présentons notamment le plan France Médecine génomique 2025, qui vise à rendre accessible le séquençage du génome au plus grand nombre de patients ainsi que les dispositions de loi de bioéthique de l’été 2021 qui modifient en profondeur la gestion des données génétiques des patients, et donc leur prise en charge. Obtenir des données personnalisées de chaque patient, cela signifie aussi des enjeux majeurs de stockage et de partage informatiques pour la gestion de ces données, que le Health Data Hub nous permet d’approcher. Enfin, les organisations de soins doivent elles aussi s’adapter à la mise en œuvre de ces nouvelles thérapeutiques ciblées, comme les CAR-T Cell, avec l’exemple de la mise en place de cette activité à l’hôpital Mondor.
L’accessibilité et le financement de ces techniques dans le cadre du soin courant sont un défi essentiel pour l’organisation de notre système de santé, ce qu’illustre l’article sur les thérapies géniques.
Florence Baguet
Directrice opérationnelle du GCS SeqOIA