En 2008, plusieurs acteurs de santé sont mis en accusation suite au décès de plus d’une centaine de personnes consécutivement à un traitement par hormone de croissance naturelle (HCN) contaminée. Le regard des médias s’était alors porté entre autres sur les négligences ou prises de risques supposées de ces acteurs. En tant que gestionnaires des risques, des élèves de la promotion 2008/2009 du mastère spécialisé en gestion des risques et de la sécurité en établissements et réseaux de santé de Centrale Paris ont étudié les retombées que cette affaire pouvait avoir au sein de leurs établissements respectifs et constitué un dossier documentaire à l’usage des établissements de santé.
Le contexte L’hormone de croissance L’hormone de croissance naturelle (HCN) est une hormone polypeptidique secrétée par la partie antérieure de l’hypophyse, glande située à la base du cerveau, qui stimule la croissance et la reproduction cellulaire chez les humains et les autres vertébrés. Un déficit en hormone de croissance entraîne une diminution de la masse maigre, une augmentation de la masse grasse, un arrêt de la croissance des cartilages et des os, une tendance dépressive et une diminution de la résistance à l’effort et au froid. Le nanisme hypophysaire entraîne une taille à l’âge adulte comprise entre 1,20 m et 1,40 m. Ce handicap est dû à une carence complète en hormone de croissance, isolée ou associée au déficit d’une ou plusieurs autres hormones sécrétées par la portion antérieure de la glande hypophyse. Le système français de prise en charge de cette pathologie fut structuré en 1973 et organisé autour d’une association, France Hypophyse, créée par les pouvoirs publics, et réunissant des sommités du monde médical et des représentants de l’État. Cette association a obtenu le monopole de fait, d’autorisation ...
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