La relation de soin dans la maladie d’Alzheimer soulève des questions éthiques quand elle renvoie à des conflits de valeurs ou d’intérêts. Ces conflits peuvent naître de la confrontation entre des réalités très différentes que sont celles du médecin traitant, celles de la personne malade ou celles de l’entourage familial.
En effet, le médecin souhaite le meilleur pour son patient mais, pris dans la tourmente de l’exercice médical au quotidien, il est parfois dépassé par des situations qu’il n’arrive plus à gérer. La personne malade a conscience de la bienveillance qu’on lui porte, mais elle désire garder tout de même le contrôle des décisions qui la concernent. L’aidant, quant à lui, doit trouver sa place entre les deux, véritable gageure quand il lui faut tout à la fois gérer sa douleur et ses éventuelles faiblesses. Si les difficultés du quotidien viennent à perturber le fonctionnement de la relation de soin, c’est la personne malade qui en assume au final les conséquences, surtout lorsque les solutions sont improvisées dans l’urgence. À l’extrême, l’échec de la relation de soin peut déclencher une entrée précoce en institution. L’anticipation des conflits permet, à défaut de les prévenir, de pouvoir mieux les gérer. La relation de soin dans la maladie d’Alzheimer est donc un affrontement permanent entre l’envie évidente de bien faire et la confrontation aux réalités du quotidien. Si les facteurs de dissension entre soignants, ...