La violence au travail est devenue un véritable problème d’actualité. L’hôpital, jusqu’alors préservé, car traditionnellement lieu protégé des atteintes extérieures par une morale sociale, n’est plus épargné. L’hôpital psychiatrique paraît être dans ce sens le pôle le plus important et le théâtre où se joue la plus grande proportion de violence. Les auteurs ont recherché la prévalence et le contexte des comportements violents commis par les patients psychiatriques envers le personnel de soin de l’hôpital Razi, en Tunisie.
La violence des malades mentaux à l’encontre du personnel soignant a été rapportée par de nombreux auteurs, qui soulignent sa fréquence, sa quasi-inéluctabilité, parfois sa gravité pouvant aller jusqu’au meurtre (1). Le personnel travaillant en psychiatrie est exposé de manière quotidienne plusieurs heures par jour au contact des malades mentaux, pouvant de ce fait prendre la place de la famille et devenir cible de violence. Les conséquences de cette violence envers les soignants peuvent aussi être importantes en termes de baisse du rendement, de demandes de mutation, de démotivation et de congés de maladie. L’impact peut donc être aussi conséquent sur le plan psychique, avec parfois de véritables états de stress posttraumatiques et d’autres pathologies dépressives ou anxieuses. Pour connaître les circonstances de la survenue de la violence dirigée contre le personnel soignant de l’hôpital Razi et étudier les conséquences de cette violence, nous avons mené une enquête transversale et descriptive sur 100 sujets tirés de l’ensemble du personnel soignant (médecin, infirmier, aide-soignant). Ce personnel a été invité à répondre à un ...
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