Il est difficile de résoudre un problème qui n’a pas été posé ou si peu, ou si mal depuis le vote de la CSG, il y aura bientôt trente ans. On ne voit pas non plus où se trouveraient ceux qui pourraient mener à bien une réforme du financement. Certes, quelques idées flottent depuis des décennies, mais elles ne sont pas reprises, pas portées et donc pas développées par les partis de gouvernement, les syndicats, le patronat, ni par le mouvement mutualiste, même si c’est l’obsession de tous. Paradoxalement d’ailleurs, l’importance donnée aux seules questions financières ne permet pas de trouver de solutions, car si les symptômes sont financiers, les causes sont d’une autre nature.
Le raisonnement actuel a l’apparente simplicité de la règle de trois. Comme l’essentiel des dépenses de l’assurance maladie sont des dépenses publiques, que leurs 200 milliards d’euros pèsent de tout leur poids sur les prélèvements obligatoires, les augmenter de 2,7 % est un effort remarquable. Cependant, à structure inchangée, l’augmentation naturelle de ces dépenses (vieillissement de la population, innovations thérapeutiques, rémunération des professionnels de santé…) se situe autour de 4,5 %, alors que l’économie a un taux de croissance inférieur à 2 % ; 3 % constitue donc un effort remarquable. Comme une baisse des dépenses ne se produit jamais sans douleur (un euro de dépenses de l’assurance maladie est toujours un euro de recettes pour un acteur du système de santé), les ministres successifs s’assoient sur le couvercle et rabotent. La pression se porte alors sur les innovations, les acteurs du système et les patients. Ainsi, pour ne pas parler d’absentéisme et de souffrance au travail et prendre un exemple plus léger et qui pourrait paraître anecdotique, les repas des malades à l’hôpital sont devenus ...
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