La santé occupe une place fondamentale dans notre existence. Gagner en longévité n’a de sens qu’à la condition d’être en état d’en « profiter ». Et l’immortalité n’est pas encore parfaitement promise. En précisant qu’il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade, le dicton rappelle que la santé est relative à des classes sociales et a un coût économique. Les expressions ne manquent pas à son sujet, jusqu’à considérer que « le travail, c’est la santé ! » Dans la logique de jeunisme qui nous envahit, elle est devenue une véritable obsession.
Le contexte sociétal Sur fond de mécanisation de l’action, de rationalisation, de massification, nous sommes enchaînés à des logiques de record, de quantification, qui deviennent absurdes : manger cinq fruits et légumes par jour, boire un verre de vin par repas, dormir tant d’heures, marcher au moins trente minutes par jour, consommer tant de CO2, et autres études et statistiques aux chiffres multiples. Sans compter que les impératifs évoluent, modifiant les informations et nourrissant les polémiques. Pour être en bonne santé demain, que fallait-il faire hier et comment faut-il s’y prendre aujourd’hui ? Il devient quasi impossible de réussir le tour de force de dépasser autant de contradictions sans être dans la culpabilité. Cet Homo technicus, consommateur communicationnel devenu la référence d’une société qui ne jure que par la performance individualiste, un modèle de lui-même à l’ego compétitif, étouffe et craque ! Émotionnellement sollicité en permanence, il en appelle à un cadre réglementaire protecteur pour tenter de sortir d’un fonctionnement asphyxiant. Dans ces sociétés qui ont développé un culte idéologique de la ...
Identifiez-vous ou créez un compte si vous ne l'avez pas encore fait. Cela vous permet de :
- Lire la suite des articles gratuits (marqués d'une puce verte).
- Lire la suite des articles payants (marqués d'une puce rouge).
Pour les abonnés, pensez à bien renseigner dans votre profil votre numéro d'abonné pour activer la lecture des articles payants.