Il ne paraît plus surprenant de lire que les sociétés modernes sont devenues des « sociétés du risque » (Ulrich Beck), caractérisées tout à la fois par leur obsession de sécurité et leur grande fragilité face à des menaces toujours nouvelles. Paradigme du « pharmakon » grec où le remède peut se révéler poison, l’hôpital est par excellence un lieu producteur de soins comme de risques et, aujourd’hui plus que jamais, le directeur et le soignant, devenus « crisologues », se doivent d’agir et de transiger au milieu des textes normatifs et des instances de vigilance.
Pour débuter notre étude, portons notre regard sur quatre couvertures de la revue, illustrant des numéros récents consacrés à la gestion des risques à l’hôpital. Les numéros 422 (janvier 2003) et 432 (janvier 2004), tous deux intitulés « Gestion des risques » présentent le risque sous le registre du règne animal : une poule face à un renard dans un champ pour l’un, un scorpion en position d’attaque sur le sable pour l’autre. Ces illustrations évoquent la fragilité et la menace imminente/inévitable où le lecteur/patient fait face au danger de la loi du plus fort. Mais elle évoque aussi la difficulté (pour l’hôpital/le gestionnaire) à maîtriser son environnement le plus proche (la nature) malgré la nécessaire proximité avec le danger (la vie en commun). Toutefois, une évolution signifiante se dessine avec les couvertures des numéros 462 (janvier 2007) et 477 (juin/juillet 2008), respectivement intitulés « Gestion des risques » et « Gouvernance du risque ». Si la première illustration – un œuf logé au creux de deux mains jointes – renvoie encore dans un premier temps à l’idée de fragilité, il en va de la responsabilité ...
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