Les urgences hospitalières font face à un nombre croissant de passages auxquels elles ont des difficultés à répondre. Dans cette optique, la prise en charge des patients non urgents qui se présentent dans le service est un enjeu majeur. En effet, ils sont particulièrement nombreux et conduisent à la fois à un surplus d’activité qui pourrait être effectuée plus efficacement de manière programmée et à ralentir la prise en charge des patients réellement urgents. Pour aider à fluidifier ces services d’urgence, le gouvernement favorise le développement de maisons médicales de garde (MMG) chargées de rassembler les médecins libéraux pour leur permettre d’avoir les moyens de soulager la prise en compte des patients en dehors des heures de consultation. Toutefois, ce dispositif est souvent trop peu développé et ne parvient pas encore à désengorger les urgences hospitalières. Les auteurs proposent ici de relocaliser les MMG sur les sites hospitaliers pour améliorer leur attractivité et faciliter l’organisation avec les urgences et présentent deux solutions innovantes – les incubateurs et les postes d’assistants libéraux – pour amplifier l’attractivité de ces MMG et améliorer leurs chances de succès.
En 2019, la clinique de Villeneuve-Saint-Georges a décidé de mettre en place un service d’urgence consacré à la « bobologie » [1], avec trois médecins dédiés à la prise en charge de consultations non programmées. L’objectif affiché était clair : désengorger les urgences. En effet, divers acteurs comme la Cour des comptes ont déjà montré à quel point les patients « tri 5 » encombrent les services d’urgence [2]. D’ailleurs, la demande pour le nouveau service de Villeneuve est telle qu’il a enregistré 11 000 passages dès la première année [3]. Pourtant, la médecine de ville est censée jouer ce rôle de « tampon » et prendre en charge cette demande. En effet, la permanence des soins (PDS) est une obligation déontologique pour tout médecin (art. 77 du code de déontologie médicale). D’ailleurs, les médecins se sont progressivement organisés, à partir de la grève de médecine générale de l’hiver 2000-2001, en service d’accueil médical initial (Sami) puis en maisons médicales de garde (MMG) [4]. L’objectif était de disposer de structures de garde capables d’être attractives en luttant notamment contre ...
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