Comment dĂ©montrer que, Ă travers le chant, le partage dâun mĂȘme objectif conduit Ă la dĂ©couverte et Ă la reconnaissance dâune vĂ©ritable unitĂ© dans le groupe ? Ma premiĂšre expĂ©rience a Ă©tĂ© la dĂ©couverte de la communion, de ne faire quâun, par lâimmersion dans lâharmonie. Enfant, un camarade mâavait amenĂ© Ă ma premiĂšre rĂ©pĂ©tition de chĆur, Ă lâĂąge de 9-10 ans. Soudain, avec ma voix de soprano, je me suis trouvĂ© au milieu de lâharmonie, au milieu de la polyphonie. Cette harmonie marquĂ©e par lâexpĂ©rience de chant de mes congĂ©nĂšres mâa remplie dâun sentiment dâunitĂ©, dâappartenance Ă un tout. Cette rĂ©pĂ©tition a dĂ©terminĂ© ma vocation de chef de chĆur, pas de musicien, parce que la musique est plus complexe.
On reconnaĂźt immĂ©diatement lâharmonie omniprĂ©sente dans la nature : chaque objet qui vibre, fait entendre un son, une note. Mais elle nâest pas unique, elle est composĂ©e dâharmoniques (au nombre de sept). Elle a un Ă©cho en nous-mĂȘmes, chaque objet qui vibre Ă©met ses notes, mais nous nâen entendons quâune ; le cerveau analyse les composantes du son de plusieurs harmoniques. Au fur et Ă mesure quâon avance dans les harmoniques, lâĂ©nergie faiblit de maniĂšre naturelle et lâĂ©cho sâamplifie en nous. Lâoiseau chante, pourtant il nâa jamais appris Ă chanter. Le nouveau-nĂ© se prĂ©sente par un cri quâil va vite vouloir moduler. Câest donc un rĂ©flexe qui fait partie de la nature humaine. Mon dĂ©fi majeur est de dĂ©montrer que, contrairement Ă une idĂ©e reçue, tout le monde peut chanter. Cette possibilitĂ© a des consĂ©quences trĂšs fortes, car souvent les gens sont persuadĂ©s quâils ne peuvent pas chanter parce en raison dâun environnement familial ou culturel dĂ©favorable. Dans la famille, si on dit : « Papa tais-toi, tu chantes faux », ça ne signifie pas quâil chante faux. En rĂ©alitĂ©, il entend faux et il reproduit ce quâil entend. ...