Notre société fait face depuis plusieurs années à un changement de son environnement d’une radicalité la plus forte de l’histoire récente de l’humanité. Les systèmes sociaux et économiques valables au XXe siècle, dont la protection sociale et la santé, sont à réformer au sens étymologique du terme, « donner une nouvelle forme ». Nous ne sommes plus à l’heure de la correction, de l’ajustement mais de la transformation des modèles. La santé est au cœur de cette nouvelle donne avec une triple transition : démographique, épidémiologique et technologique.
Le passage d’un risque court (aigu) à un risque long (chronique) transforme le modèle de financement et de prise en charge. Les progrès technologiques médicaux et la révolution numérique ouvrent de nouvelles frontières pour mieux soigner les individus et représentent aussi un formidable défi pour la soutenabilité financière du système du fait de l’évolution démographique (la part de la population des plus de 80 ans dont une personne sur deux est en affection de longue durée va passer de 5 % à 11 % d’ici à 2050). Le nouveau monde est un monde en réseau où le pouvoir n’est plus vertical mais horizontal. Ce pouvoir se mesure à partir du niveau de connexion (la « connectivité »). On passe d’un monde à hiérarchie verticale à un monde en réseau, où le plus puissant n’est plus celui qui est en haut de la hiérarchie mais celui qui est au cœur d’un réseau. Cette réalité s’impose aux États, à l’ensemble des institutions (dont l’hôpital) et aux individus. Le défi à relever est de remettre en adéquation un système de santé pensé dans un autre monde avec la réalité du monde d’aujourd’hui et de demain, tout en ...
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