Un certain nombre d’évolutions et d’événements de ces quarante dernières années font qu’aujourd’hui, les organisations non gouvernementales (ONG) ne renvoient pas toujours une image positive ou ne sont plus automatiquement perçues de manière positive. Je veux ici partager des éléments d’analyse qui permettent de comprendre pourquoi l’action humanitaire qui, dans son esprit au départ, véhicule des valeurs de solidarité internationale et de compassion, n’est plus automatiquement accueillie à bras ouverts sur le terrain.
Mon propos est axé sur le mouvement humanitaire contemporain représenté par la génération des « sans frontières », née avec la guerre du Biafra en 1968, parce qu’il y a dans cette identité commune à Médecins sans frontière (MSF) et Médecins du monde (MDM) un certain nombre de caractéristiques propres qui sont de nature à expliquer en partie les évolutions des perceptions à l’égard des humanitaires. Je vais d’abord évoquer les situations qui, de mon point de vue, témoignent des symptômes des évolutions de cette perception, analyser les mécanismes conduisant à des perceptions négatives voire à de l’insécurité et aborde quelques pistes de travail et de recommandations. Les symptômes Le premier constat est que nous manquons d’informations chiffrées et quantitatives sur ce que représente la question de l’insécurité. Une enquête réalisée par une équipe anglo-américaine conduite par Abby Stoddard, portant sur la période 1996-2006, dénombre 1 000 décès sur le terrain, dont 80 % concernent le personnel local qui paie le lourd tribut de ces questions d’insécurité. Une deuxième étude de l’American Journal of Disaster Medicine ...
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