Numéro 566 - mai 2017graph

réflexion

Le changement

Le changement

Qu’il suscite l’espoir ou la crainte, le changement est un fait constant. Objet managérial avec ses méthodes, ses outils et ses compétences, le changement est devenu un leitmotiv dans le monde de la santé, comme dans les autres pans de la société. Ce changement, le personnel hospitalier et médico-social le vit quotidiennement dans ses fonctions au sein des établissements : passage aux 35 heures, développement de la tarification à l’activité, mise en place des groupements hospitaliers de territoire n’en sont que quelques exemples. Mais ce changement n’est pas nécessairement exogène et/ou subi : il peut être initié et promu au sein de nos organisations, que ce soit par les collaborateurs, l’encadrement dirigeant, les représentants syndicaux, etc. L’analyse des sphères philosophiques, sociologiques, culturelles permet de mieux cerner les contours de cette notion polysémique. De quels marqueurs profonds le changement est-il le signe ? À quelles valeurs renvoie-t-il ? Quelles en sont les limites ? Les obstacles collectifs ou individuels, conscients ou inconscients, qu’il rencontre ? Et comment les dépasser ? L’édition 2017 du Graph Alpes, qui s’est déroulée du 9 au 11 mars 2017, a permis de répondre à ces questions.

Du changement inconscient et subi à la volonté consciente de changement Un thème central dans l’histoire de la pensée rationnelle Le changement constitue une thématique centrale dans l’histoire de la pensée rationnelle. Héraclite pose les bases du débat dès le VIe siècle avant Jésus-Christ, en partant du postulat que le feu étant le principe de toute chose, le monde est créé et détruit selon un retour éternel. Ce qui est, ce qui se déroule, n’existe pas : tout est devenir, rien n’est stable, rien n’est permanent sauf, précisément, le changement. Cette affirmation fait cependant rapidement débat ; si rien n’est permanent, le principe d’identité, l’essence, la vérité, n’existent pas. Comment penser si rien n’est fixe ? La thèse héraclitéenne est ainsi enrichie par Platon, à travers sa théorie des idées, permanentes. L’Histoire et l’évolution comme vectrices du changement Selon Gilles Lipovetsky, dans les sociétés humaines, le changement naît sous les traits de l’Histoire. Ce changement est inconscient : les sociétés ont changé tout en pensant qu’elles ne changeaient pas. Par ailleurs, les hommes ont, ...

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