L’hôpital public, sans cesse confronté au défi de soigner le mieux possible toute personne à tout moment et au meilleur coût, semble traverser une crise de valeurs. En effet, pour améliorer sa situation financière, il a dû engager de profondes transformations, liées à des réformes qui visent la réorganisation, la réduction des déficits, la modernisation des hôpitaux, tout en proposant une offre de soins de qualité. Mais ces changements pèsent sur les professionnels de santé qui peu à peu perdent confiance dans le système et la politique de santé, qui estiment que les conditions de travail se sont dégradées et qui, par conséquent, sont moins motivés. Quel rôle joue la confiance dans le cadre du travail et a fortiori dans le management ? Serait-ce une pratique managériale qui pourrait répondre aux enjeux auxquels sont confrontés les établissements de santé ? Y a-t-il des limites à miser sur une relation de confiance ?
Dans son rapport « Le pacte de confiance pour l’hôpital » remis à la ministre de la Santé en 2013, Édouard Couty parle d’une « perte de confiance » de la part des professionnels de santé : « L’hôpital public a perdu progressivement ses repères, à l’instar de très nombreux professionnels qui y travaillent. Les hospitaliers se sentent sous pression constante et toujours plus forte entre contrainte économique d’une part, qualité et quantité des prises en charge d’autre part (1). » Sans compter que les entreprises comme les hôpitaux doivent faire face à un contexte économique changeant et ont obligation de résultats pour durer dans le temps. D’un point de vue économique, la confiance peut être définie comme le « lubrifiant » qui ferait fonctionner les organisations. Selon Kenneth Arrow, « […] la confiance est un lubrifiant important du système social ; elle est extrêmement efficiente ; elle évite de se donner la peine d’avoir à apprécier le crédit que l’on peut accorder à la parole des autres(2) ». Quel lien existerait entre une relation de confiance établie et la performance ? Par quel biais la ...
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