En tant qu’acteur majeur de la surveillance du risque épidémique sur la planète depuis les années 1950, l’Organisation mondiale de la santé produit de nombreux outils et aides méthodologiques à destination des acteurs sanitaires et des États. Elle s’est donc tout naturellement fortement impliquée dans la gestion de la crise Covid, produisant notamment la Rapid Hospital Readiness Checklist for Covid-19 (RHRC19), dont l’objet était de permettre d’évaluer le degré de préparation des établissements à la gestion de la pandémie Covid-19. Le processus de traduction et d’adaptation de cette grille au contexte français conduit dans le cadre de la recherche COPING fait néanmoins émerger des défis de taille pour qu’un tel outil puisse réellement être approprié par les utilisateurs. Il questionne plus largement sur le positionnement d’un outil à vocation universelle face à son appropriation dans un contexte local.
Créée en 1948, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), agence liée aux Nations unies forte de 194 États membres, s’est imposée, à la suite de l’élaboration du règlement sanitaire international en 1951 et de ses révisions successives, comme un acteur majeur de la surveillance du risque épidémique. L’OMS a plus généralement la charge de la promotion de la santé, « de préserver la sécurité mondiale et de servir les populations vulnérables ». Sans pouvoir législatif pour imposer ces normes, l’OMS se repose sur un soft power [1,2] qui prend la forme d’une production d’outils et d’aides telles les recommandations validées par la science [3] qu’elle laisse ensuite à disposition de ceux qui souhaiteraient en faire usage. En février 2020, l’OMS a mis à disposition un outil à destination des hôpitaux, la Rapid Hospital Readiness Checklist for Covid-19 (RHRC19), dont l’objet était de permettre à ses utilisateurs d’évaluer le degré de préparation de leur établissement à la gestion de la pandémie Covid-19. Cette grille comprenait 79 questions réparties en 12 composantes(1). [encadre_shortcode ...
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