J’aime Marie-Hélène Lafon. Nous avons tous nos auteurs préférés, pour des raisons qui nous échappent. Histoire du fils est un bijou. Pas un collier de diamants, plutôt une perle discrète. Là où des auteurs sur 500 pages nous en auraient moins dit, ce texte court, dans une langue complexe, travaillée, où chaque phrase donne l’impression d’avoir été taillée sur mesure, nous raconte André, sur un siècle, de ce qui se passa dans sa famille, avant lui, et de ce qu’il en reste, après lui. Qu’importe les lieux finalement, on résume souvent l’auteur par l’absence de parisianisme de son œuvre. Ce qui distingue une fois de plus Histoire du fils, c’est la justesse des moments de vie, retranscrits avec la précision d’une photographie, laissant surgir en nous les émotions et la pensée, sans nous les imposer. Et c’est un bonheur. « Elle bat les paupières et avale l’instant, le boit et le respire, et s’en nourrit, jusqu’au fond des os. Elle se retient de humer, encore et encore, à bouche fondue, la commissure douce des yeux longs de Paul et le creux parfait de ses oreilles ; la tendresse est un luxe, un risque ; il serait agacé, ...
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