Les erreurs de diagnostic tuent probablement 6 000 à 12 000 patients par an en France. Et si le facteur humain est souvent évident, les facteurs organisationnels et environnementaux ne peuvent être sous-estimés. Les mécanismes de la prise de décision diagnostic sont connus, leurs forces et leurs faiblesses documentées. Des stratégies de prévention des erreurs, d’élaboration de barrières susceptibles d’intercepter les erreurs ou d’en diminuer l’impact existent. En revanche, leur efficacité réelle n’est pas connue, par manque d’indicateurs fiables qui permettraient de dénombrer les erreurs de diagnostic et d’évaluer l’efficacité des moyens de lutte en temps réel.
Imaginerait-on que l’on néglige d’étudier et de combattre les erreurs médicamenteuses ? Une étude rétrospective de L.L. Leape (1), portant sur 30 195 dossiers choisis au hasard parmi ceux des patients hospitalisés en 1984 dans l’État de New York, relève que 1 133 patients (3,7 %) ont souffert d’un ou de plusieurs événements indésirables. Parmi ces événements, 8,9 % sont des erreurs médicamenteuses, dont 14,1 % ont des conséquences graves. À titre de comparaison, dans la même étude, 13,8 % sont des erreurs de diagnostic, dont 47 % peuvent être à la base de conséquences graves pour le patient. Pourquoi alors l’erreur de diagnostic est-elle si peu étudiée ? L’erreur de diagnostic est un sujet mal aimé parce qu’il met en cause la compétence du médecin ; son étude pose problème parce que sa détection et sa quantification sont ardues (2). Sa définition est difficile à opérationnaliser, de sorte que les études prospectives sont rares : on parle d’occasion perdue (3) ou de diagnostic non posé, ou posé erronément, ou posé avec retard (4). Les études fondées sur des revues de dossiers sont lourdes à ...
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