À l’hôpital, les données de chaque anesthésie générale pourraient prédire les risques de développer une maladie du cœur ou du cerveau : telle est l’ambition de la « consultation médicale endormie », développée par l’équipe du Pr Vallée, à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Mais l’encadrement éthique de ce dispositif de médecine prédictive soulève de nombreuses questions, auxquelles Pauline Elie, éthicienne, s’emploie ici à répondre.
Au département d’anesthésie-réanimation de l’hôpital Lariboisière à l’AP-HP, l’équipe du Pr Fabrice Vallée travaille à la réalisation d’un dispositif de médecine prédictive : la consultation médicale endormie (CME). Les données normalement collectées durant l’anesthésie sont traitées pour détecter et prédire d’éventuelles vulnérabilités ; un bilan médical complet après une anesthésie générale est alors proposé au patient. Douze millions d’anesthésies chaque année en France pourraient être concernées par ce dispositif. Grâce à ce bilan complet, la CME participerait à faire de l’anesthésie la « médecine générale » de l’hôpital. Il s’agirait toutefois d’une médecine in silico, c’est-à -dire réalisée au moyen d’un ordinateur, en référence au silicium dont sont constituées les puces informatiques. Plus exactement, deux signaux sont croisés, l’électroencéphalogramme (EEG) et la pression artérielle, avant d’être pondérés par la dose médicamenteuse administrée au patient. À partir de ce traitement de données, la CME établit des prédictions de risques de développer des maladies ...
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