À chaque époque ses thématiques. Elles surgissent et nourrissent les débats et discussions quotidiennes. Un jour, elles s’évaporent. Mais, entre-temps, elles prennent une place dans notre vocabulaire ; subrepticement nous en parlons. Et si nous n’y prenons garde, elles deviennent notre vérité, sans bruit et, surtout, sans réflexion. Les livres sont un remède à ce risque. Ils ne nous disent pas quoi penser mais nous aident à penser.
Dans ce patchwork littéraire, citons Mon individualisme de Natsumé Söseki, auteur japonais du début du xxe siècle. Les éditions Rivages éditent une de ses conférences, prononcée à l’école des Pairs en 1914. Pour celles et ceux, lassés des phrases rapides sur « la société individualiste », l’auteur nuançait déjà en 1914, expliquant que l’individualisme, au sens de l’accomplissement de soi, est indispensable. Il déclarait ainsi aux étudiants : « Vous avez encore en vous quelque chose d’inaccompli, d’inabouti, d’indéterminé : si vous conservez ainsi un esprit de mollusque et restez à rêvasser, je pense que votre malaise sera à son comble. Tant mieux si vous n’éprouvez aucun malaise ou que vous l’avez déjà surmonté. Pour ma part, je n’ai pu le conjurer qu’au terme de mes études, une fois la trentaine passée. » Et précisait que si l’individualisme est la base du bonheur individuel, il s’accompagnait de trois principes : « Je résume mes propos : premièrement, pour épanouir sa propre personnalité, il faut respecter en même temps celle d’autrui ; deuxièmement, pour faire usage du pouvoir dont on ...
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