Les auteurs proposent ici d’identifier les facteurs de réussite des coopérations territoriales entre établissements de santé à travers l’exploration des contraintes qui pèsent sur les hospitaliers quand il s’agit d’échapper aux seuls enjeux économiques et injonctions concurrentielles, la modélisation des figures de coopération envisageables en fonction du positionnement relatif des activités hospitalières sur un territoire et enfin une méthode pour des stratégies de coopérations territoriales fondées sur la valeur de la réponse aux besoins de santé.
La tentation concurrentielle à l’hôpital : chronique d’un malentendu Trois motifs ont conduit régulateurs et financeurs à s’intéresser de plus près à la « boîte noire » hospitalière : les progrès spectaculaires de la médecine, dont l’efficacité diagnostique et thérapeutique a un coût, même si, pour certains, « la santé n’a pas de prix » ; l’accentuation de la rigueur budgétaire au fil des crises économiques, la contrainte budgétaire devenant de plus en plus prégnante ; le dévoilement – partiel et standardisé – de la nature de l’activité de soins, grâce au programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI), révélant dans certains territoires les inadéquations entre ressources allouées et activité « produite » comme les écarts de « productivité » entre les établissements de santé. Sous couvert d’efficacité nécessaire de la dépense publique, l’amélioration de la performance des services publics est systématiquement recherchée. Ce mouvement – louable en soi –, qui demande plus et mieux à l’impôt, se nourrit largement du crédit dont jouissent ...
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