La pandémie de Covid-19 puis les fermetures de lits massives liées au manque d’effectifs ont conduit les hôpitaux à reprendre la mesure de l’importance du virage ambulatoire. Déprogrammations, transferts de patients, manque de flexibilité des parcours, autant de difficultés qui témoignent de l’impossibilité pour l’hôpital de répondre à l’ensemble des besoins de santé. Dans la perspective de la nouvelle convention 2023-2028 entre la Caisse nationale d’assurance maladie et les médecins libéraux, l’institut Montaigne publie un rapport sur le virage essentiel que constituent les soins ambulatoires et à domicile. Dans cette publication de février 2023, le think tank dresse un tableau complet du virage ambulatoire et du développement des soins à domicile. Il articule sa réflexion autour de trois axes : une définition précise et un point de situation des mesures engagées ; les freins à l’extension de l’ambulatoire et du domiciliaire ; un ensemble de propositions visant à ancrer ces virages dans tous les secteurs du système de santé.Â
Virage ambulatoire et domiciliaire : de quoi parle-t-on ? Si la pratique ambulatoire est ancienne, elle a d’abord été initiée dans un objectif de réduction des coûts hospitaliers. Aujourd’hui, la notion de « soins ambulatoires » varie selon les spécialités et ces soins ne sont reconnus comme alternative à l’hospitalisation conventionnelle que depuis la fin des années 1990. Le cadre juridique permettant de préciser le rôle de chaque acteur dans un parcours de soins s’est donc mis en place tardivement, s’appuyant sur quelques modèles réussis comme ceux du Danemark, de la Suède ou des Pays-Bas. La pratique ambulatoire s’est ainsi largement diffusée en France mais reste encore aujourd’hui axée sur la chirurgie : entre 2015 et 2019, l’activité de chirurgie ambulatoire pour 100 000  habitants a augmenté de 4,3 % par an tandis que l’activité de chirurgie conventionnelle a diminué de 4 % par an(1). Répondant à un autre besoin, le virage domiciliaire vise à favoriser le maintien à domicile des personnes dépendantes. L’institut Montaigne détaille plusieurs cas particuliers, comme celui de l’hospitalisation à domicile (HAD) ...
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