Novembre 2001 : depuis le mois d’avril, le service médical des prisons à gestion partagée est placé sous la responsabilité des hôpitaux de proximité. Dans ce cadre, j’ai accepté d’exercer comme assistant hospitalier, à mi-temps – bientôt à plein temps – à la maison d’arrêt des Hauts-de-Seine. Trois jours après mon arrivée, une préparatrice en pharmacie me tend une liste d’une trentaine de noms : « Nous sommes jeudi, pourriez-vous renouveler les prescriptions de buprénorphine ? » Ce premier contact avec la toxicomanie en prison me laisse perplexe : la prescription d’un médicament ne s’effectue-t-elle pas en consultation ? Une réorganisation le permettra bientôt. La prise en charge des toxicomanes illustre la complexité des soins en milieu carcérale. Le non-choix réciproque du patient et du malade engendre une méfiance réciproque(1). L’existence de trafic élevant les comprimés de buprémorphine au rang d’étalon monétaire de référence implique un positionnement difficile du prescripteur : thérapeute, généreux donateur compassionnel, dealer… ? L’année suivante, une modification de la législation autorise les ...
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