En juillet 2021, à l’occasion du premier anniversaire du Ségur, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, annonçait présenter, sur cette fin d’année, une « feuille de route » sur les soins critiques, portant sur la capacité des services, la formation, le financement et les autorisations. La pandémie Covid-19 a en effet été un révélateur des limites des systèmes de santé, en France comme à l’étranger. En outre, ce sont notamment les capacités hospitalières en réanimation qui ont conditionné, de facto, le bon fonctionnement des systèmes de santé mais également la vie économique et sociale, voire les libertés publiques. Si aucun rapport ne proposait une analyse des soins critiques en France antérieure à la crise sanitaire, il n’en demeure pas moins qu’à ce jour de nombreuses institutions publiques d’évaluation et de contrôle ont émis des recommandations sur le sujet(1). C’est dans ce contexte et à la demande de la commission des affaires sociales du Sénat que la Cour des comptes dresse un bilan du fonctionnement des services de soins critiques et formule des recommandations afin de surmonter les difficultés identifiées.
La crise sanitaire a mis en lumière la réanimation, qui n’est qu’un pan des soins critiques, lesquels comprennent également les soins intensifs et la surveillance continue. Les soins critiques sont réglementés depuis 2002(2) et ont la mission commune de prévenir, diagnostiquer et traiter les défaillances d’organes vitaux chez des patients en situation critique dont le pronostic est grave, mais potentiellement favorable. Au 31 décembre 2019, la France comptait 19 580 lits de soins critiques adultes et enfants, dont 5 433 dédiés à la réanimation, 8 192 à la surveillance continue et 5 955 aux soins intensifs. Mobilisation inédite et disparités territoriales Une augmentation massive de l’activité en soins critiques a été observée entre mars et avril 2020, avec nonobstant des disparités territoriales. Entre le 18 mars et le 26 mars 2020, a en effet été recensé un nombre d’entrées quotidiennes en progression de 65,3 % sur huit jours(3). Cette augmentation s’est accompagnée d’une augmentation des durées moyennes de séjour (DMS) qui ont entraîné des conséquences sur l’organisation des réanimations. La situation épidémique ...
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