Après le dépôt l’été dernier de leur projet médical partagé (nom très laid qui relève d’une novlangue administrative parfaitement indigne de l’exigence républicaine de clarté), les GHT entrent dans une phase de croisière où compteront moins les rendez-vous formels que les actions du quotidien destinées à les entretenir. Parmi ces actions, l’une des plus essentielles est désormais le rapprochement du GHT avec d’autres secteurs : établissements hospitaliers privés, médico-sociaux, tout particulièrement Ehpad publics et établissements et services médico-sociaux publics pour personnes en situation de handicap, médecine de ville. Le rapprochement avec cette dernière – qu’il s’agisse du premier ou même du second recours – est l’un des plus essentiels. Sinon, l’un des deux objectifs centraux des GHT fixés par le deuxième alinéa de l’article 107 de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé (1) restera une vague déclaration de principe. Ce n’est qu’ainsi que pourra s’exercer la responsabilité territoriale ou populationnelle de l’hôpital, responsabilité aujourd’hui largement revendiquée mais qui sans cela demeurera comme une déclaration de principe, d’autant que la loi n’accorde aucune responsabilité de cette nature aux GHT pas plus qu’aux établissements, à l’exception de la mission régionale attribuée aux CHU depuis… 1958.
Le développement des structures d’exercice collectif de la médecine de ville – maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) et centres de santé – constitue une priorité grandissante dans l’agenda des politiques de santé et a été récemment confirmé. Les premières annonces du Pr Buzyn, ministre de la Santé, sur la stratégie nationale de santé font de l’ouverture des établissements de santé et médico-sociaux à la médecine de ville une des conditions de réussite de l’amélioration de notre système de santé et de la réduction des inégalités territoriales d’accès aux soins. Il existe un objectif gouvernemental affirmé de doublement du nombre de ces structures au cours de l’actuelle mandature. Dans le même temps, l’hôpital est invité à prendre le « virage ambulatoire» avec toujours plus d’engagement. L’un des leviers identifiés est celui du développement du lien ville/hôpital, notamment du renforcement de la responsabilité populationnelle et territoriale des groupements hospitaliers de territoire (GHT) en matière de soins de premier recours. C’est une vraie nouveauté en raison de l’éloignement ancien de la médecine de ...
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