En matière de soins psychiatriques, il n’est pas possible d’aborder la question architecturale sans appréhender ce qui, au-delà des orientations thérapeutiques, structure l’intervention des professionnels. Depuis une simple circulaire du 15 mars 1960 relative au programme d’organisation et d’équipement des départements en matière de lutte contre les maladies mentales, la notion de secteur est, jusqu’à aujourd’hui, le référentiel d’organisation des soins psychiatriques (1). Sur une aire géopopulationnelle donnée, il s’agit de traiter à un stade précoce, au plus près du lieu d’habitation et de la sphère familiale et sociale du patient, de proposer au patient une même équipe pluridisciplinaire et d’adapter sa prise en charge en fonction de son état clinique. Si le secteur est au coeur des enjeux architecturaux des hôpitaux spécialisés en psychiatrie, le caractère immobilier des seconds est peu propice aux agilités requises par le premier. Pourtant, la valeur même de ce patrimoine foncier constitue paradoxalement un fort levier de valorisation au service d’une modernisation de l’équipement hospitalier qui rapprochera, in fine, l’hôpital de la ville dont on voulait le séparer à sa création.
Le « secteur » est typiquement équipé d’un centre médico-psychologique (CMP), d’un centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP), d’un hôpital de jour, d’une unité d’hospitalisation à temps plein (UHTP) et d’un lieu d’accueil des urgences qui peut être un centre d’accueil et de crise (CAC) ou un service d’accueil des urgences (SAU). S’y ajoutent parfois des structures spécifiques, à vocation départementale, type unité de thérapie familiale, consultation d’ethnopsychiatrie, centre de dépistage précoce de l’autisme… Les structures extrahospitalières, notamment les CMP-CATTP, sont implantées de préférence en pleine ville, dans des lieux les moins stigmatisants possible. Dans certains cas, elles peuvent être implantées au cœur d’un établissement de santé intervenant principalement dans les soins somatiques. Au sein de ces établissements, le secteur assure parfois la psychiatrie de liaison, en lien avec les médecins somaticiens pour une prise en charge globale du patient et/ou une présence aux urgences. Ainsi, de la consultation à l’hospitalisation, ce dispositif constitue un réseau de soins avant ...
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