et perturbarunt caelum, fit morbidus aeër.
atque ea vis omnis morborum pestilitasque
aut extrinsecus ut nubes nebulaeque superne
per caelum veniunt.
Lucrèce, De rerum natura, L.VI (Ier siècle avant notre ère)
Et la tourbe des maux dans l’air contagieux
Se déchaîne, tantôt passant comme la nue
Du dehors, Ã travers les espaces, venue.
Traduction en vers libres d’André Lefèvre (1876)
Données limitées et clés géo-historiques Les données quantitatives sont bien imparfaites, aujourd’hui comme hier. En temps de crise, la collecte des données n’est pas chose aisée. Relatant en 1722 la peste survenue à Londres en 1665 et utilisant les données officielles alors recueillies, Daniel Defoe fait dire à son narrateur : « J’ai de bonnes raisons de croire que [les bulletins hebdomadaires] ne donnèrent jamais les chiffres complets, à des milliers près : la confusion était grande et les charrettes, quand elles enlevaient les morts, travaillaient dans l’obscurité [de la nuit], de sorte qu’en certains endroits on ne tenait pas de comptes […]. Il convient de bien se représenter la situation en une période d’aussi affreuse détresse : comment les gens auraient-ils pu se montrer précis alors que nombre d’entre eux tombaient malades et mouraient peut-être au moment même où ils devaient présenter leurs comptes […] ?(1) » Aujourd’hui, alors que l’épidémie s’éloigne ou marque un répit, de nombreux chiffres d’il y a 15 jours sont réévalués, en France comme partout dans le monde. En France même, personne ne ...
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