Il fut un temps où la lecture m’était synonyme de contrainte scolaire ou universitaire. Il fallait lire pour avoir lu, c’était une fatale finalité, une corvée menée en souffrance pour paraître, pour faire croire en avoir déduit un quelconque enseignement sans en avoir perçu le sens… J’ai appris à lire pour le plaisir au contact des soignants. De juin à septembre, pendant les vacances d’hiver, quatre années consécutives, lors des rares pauses, entre le ménage, les repas, les toilettes, lors des discussions sur le parking, aides-soignantes et infirmières racontaient leurs lectures avec plaisir. Le plaisir ressenti. Nous échangions les livres, nos opinions, non sur le style, non sur le sens, mais sur le ressenti. Nous échangions sur tout, dans cet esprit particulier, l’esprit hospitalier. La corvée devint un plaisir, le plaisir une passion. C’est assez étrange, mais c’est en lisant Comprendre d’où viennent les vieux. Pour un dialogue entre les générations que sont remontés ces souvenirs. J’avais vingt ans, mes collègues entre 45 et 60. Sans méthodes et sans objectifs, elles m’apprenaient. Nous échangions sur des visions ...
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