Le système national de santé espagnol, dans sa version contemporaine, est issu de la loi générale de santé de 1986. Celle-ci institue une prise en charge décentralisée, publique, universelle et gratuite des citoyens espagnols, qui repose donc presque exclusivement sur les 17 communautés autonomes du pays. Au sein de chacune de ces communautés, les centres de santé et les centres hospitaliers constituent les deux pierres angulaires de l’offre publique de soins. À la suite de leur stage extérieur – l’un à l’hôpital de La Paz, à Madrid, l’autre au ministère de la Santé espagnol – effectué dans le cadre de leur cursus d’élèves directeurs d’hôpital à l’EHESP, les auteurs livrent ici quelques réflexions nées de leur expérience madrilène.
Un système de santé public et universel Chaque communauté autonome dispose d’un système régional de santé qui se charge de la planification sanitaire, de la construction et de l’exploitation des infrastructures, sous le contrôle du gouvernement régional. Les soins de premiers recours sont assurés dans des centres de santé publics, ceux de second recours par des centres de spécialités rattachés aux hôpitaux. Chaque citoyen dispose d’un médecin de famille ainsi que d’un infirmier dédié dans son centre de santé. Le caractère public de la médecine de ville paraît ainsi faciliter l’accès universel aux soins, alors qu’en France, trouver un médecin généraliste relève parfois du parcours du combattant et que tous les praticiens ne pratiquent pas le tiers payant. L’accès aux spécialités et aux soins de second recours est par ailleurs mieux régulé qu’en France : les consultations de spécialistes, la réalisation d’examens ou les opérations chirurgicales doivent ainsi obligatoirement être sollicitées par le médecin de famille. Même s’il est possible de demander à y déroger, chaque patient se voit attribuer un centre de ...
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