Une centralisation dominante et excessive, un pouvoir omniprésent, une hiérarchie forte et disciplinée et une organisation pyramidale hermétique caractérisent les administrations publiques algériennes. Les pratiques qui s’y rapportent sont dominées par un mode de gestion dont l’exercice du pouvoir reste l’élément clé : le centre a toujours raison, la périphérie supporte et s’exécute. Une manière de faire qui a instauré une culture de discipline et établi une plate-forme solide sur laquelle sont basés l’organisation et le fonctionnement de l’administration publique : procédures uniformisées, modes d’intervention des acteurs locaux verrouillés. Mais si une telle pratique a produit des effets positifs, ses retombées sur l’efficacité de l’administration publique entraînent interrogations et questionnements.
L'organisation des structures publiques privilégie une notion fondamentale, celle qui consiste à réglementer, par une vision centraliste, l’ensemble des procédures. Celles-ci sont applicables sur l’ensemble du territoire, sans distinctions ni spécificités régionales. Ce qui fait que l’organisation publique s’oriente singulièrement vers le respect de la procédure et non vers la réalisation du résultat, le souci majeur étant de vérifier par exemple que tel délai n’a pas été dépassé, telle forme de présentation a été respectée, tel rapport est conforme au nombre de pages exigées… Quant aux objectifs, aux résultats et à l’évaluation, l’administration publique n’en fait qu’un simple slogan. Prenons comme illustration de cette situation l’élaboration et l’exécution de deux instruments de gestion : le budget et les ressources humaines. Le budget, qui n’est pas exécuté selon une démarche prévisionnelle claire, n’est jamais élaboré sur la base d’objectifs. Une lourde conséquence que subissent les administrations publiques qui se voient dans l’obligation de dépenser l’ensemble de crédits, au risque d’être ...