Avec la crise sanitaire, le service réanimation a été au centre de l’actualité. Le manque de personnel médical et de lit en raison de besoins hors normes a été mis en exergue. Beaucoup de services ont dû faire face à un grand afflux de patients. Dans ce cadre exceptionnel, la question de la pratique avancée infirmière en réanimation est très opportune. Cette fonction existe-t-elle en dehors de nos frontières et, si oui, a-t-elle fait l’objet d’évaluation ? Quels sont ses intérêts et ses risques éventuels ? Est-il possible d’établir des conditions d’introduction d’infirmières en pratique avancée (IPA) et si oui lesquelles ? Comment la France forme-t-elle ses infirmières(1) en réanimation ? Quelles leçons peut-on tirer des expériences étrangères pour le système français ? L’auteure a examiné l’ensemble de ces questions via une revue de littérature réalisée pendant l’été 2020.
Quelques recherches se sont intéressées à l’infirmière en pratique avancée dans le champ de la réanimation(2), mais elles font en général partie de travaux plus larges. L’environnement en réanimation est bien spécifique, avec notamment : la complexité du cas du patient : patients graves et instables ; un environnement très technique : machines de haute technologie ; un environnement très réglementé en France : l’activité est soumise notamment à une autorisation et à un quota infirmier. C’est le cas aussi d’autres pays(3) ; une activité de soins et donc un personnel très flexible (ouverture des services en continu) ; des enjeux éthiques avec la confrontation du personnel infirmier à la souffrance (taux de mortalité patients élevé). Il existe un besoin de mobiliser une équipe pluridisciplinaire : les médecins réanimateurs, les internes travaillent avec les infirmières mais aussi les kinésithérapeutes et les psychologues. Les urgences vitales et l’instabilité des patients rendent particulièrement cruciale cette coopération. Quelques chiffres En France, au 1er janvier 2020, d’après ...
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