Dans deux mondes aussi différents que l’industrie et les armées, la même logique peut prévaloir : pour tendre vers l’excellence, partout où cela est humainement possible, mieux vaut faire confiance que brandir la menace de la punition. Démonstration.
Dans l’aéronautique, où les décisions malheureuses ont le plus souvent des conséquences dramatiques et où la nécessité de concevoir des modes d’organisation adaptés s’est imposée très tôt, la notion de non-punition des erreurs est apparue dans les années 1970. J’ai souhaité l’introduire dans l’armée de l’air en 2006, peu de temps après mon arrivée à la tête de l’état-major. À l’époque, le constat était simple : en matière de sécurité des vols, grâce aux efforts déployés depuis les années 1960, des progrès significatifs avaient été accomplis. Alors même que l’armée de l’air ne cessait de s’illustrer sur les théâtres d’opération extérieurs, elle ne perdait plus qu’un avion pour cent mille heures de vol, contre trois avions pour dix mille heures de vol dans les années 1950. Mais ce taux ne baissait plus et nous venions de connaître une recrudescence d’accidents tragiques. Dans ce contexte, j’étais convaincu que nous pouvions et que nous devions franchir un nouveau cap. D’abord, parce que tout avion qui ne rentre pas d’une mission est une victoire facile pour l’ennemi. Ensuite, pour mieux protéger nos ...
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