La Commission pour la libération de la croissance française, présidée par Jacques Attali, dans un prérapport remis au président de la République, estime que la France « dispose d’un potentiel considérable » pour faire de la santé un secteur « d’excellence industrielle ». La santé comme un levier de croissance, voilà officialisé un message que portent de nombreux hospitaliers et universitaires. La commission considère que la France peut faire de la santé, comme par ailleurs de la défense, des secteurs « d’excellence industrielle » et « non pas simplement des sources de coût et de dépense publique qu’il faudrait à tout prix comprimer ». Assurer la croissance de la France repose notamment sur « une société plus solidaire », ce qui implique de « restaurer la qualité exceptionnelle du système de santé », estime la commission. Dans son bilan des actions engagées depuis son rapport de janvier 2008, la commission passe ainsi en revue avancées et chantiers restant à mener (cf. Administrations sociales, thèmes 268 à 283).
« Gestions hospitalières » a souhaité illustrer cette question. Les soins hospitaliers, souvent vécus comme coûteux, constituent aussi pour une région un atout économique essentiel comme l’a montré l’enquête réalisée par la CCIMP. L’offre hospitalière participe à l’attractivité d’une grande métropole pour les populations résidentes, les entreprises et les touristes. Elle redistribue dans l’économie régionale les salaires (60 % des budgets) et les crédits nécessaires à son fonctionnement (fournisseurs de biens et de services). Elle conduit de nombreux chantiers de construction. Le positionnement des hôpitaux universitaires favorise en outre les activités d’enseignement et de recherche et les synergies avec les entreprises innovantes, l’université et les pôles de compétitivité. Il existe de fait une forte interpénétration entre le monde économique régional et les activités de soins, d’enseignement, de recherche et d’accueil des populations âgées, handicapées et dépendantes. Le regroupement des universités, le plan Campus, la création d’instituts hospitalo-universitaires (IHU) et le grand emprunt ouvrent des perspectives d’une nouvelle dynamique pour la recherche et l’innovation.
En ces temps de crise économique, ce secteur d’activité constitue à la fois une opportunité de développement pour une région et un fort amortisseur social. Cela impose parallèlement à tous des efforts d’efficience dans la gouvernance des établissements de santé.