Qu’est-ce que la santé au travail ? À l’heure où la génération Y pianote sur son smartphone pour chercher l’information, Wikipédia nous apprend qu’il s’agit d’une « démarche pluridisciplinaire, associant employés et employeurs, dans le but de créer un lieu de travail favorable à la santé […] ».
Le champ est vaste, le sujet sur toutes les lèvres. Il n’est pourtant pas nouveau ; seul le vocabulaire change. Nos parents évoquaient la lutte des classes ; nous parlons de la qualité de vie au travail. Ils revendiquaient collectivement une cinquième semaine de congés payés, lorsque l’homme moderne sollicite pour son compte un équilibre vie personnelle/vie professionnelle.
Le vocabulaire change, mais les maux restent. Bien plus, ils se multiplient. Dans le domaine hospitalier, ce qui était un privilège d’employé modeste – essentiellement sur la thématique des accidents du travail – s’est généralisé. La prise de conscience est récente : le sujet concerne toutes les catégories et tous les métiers, de l’ouvrier au directeur, de l’aide-soignant au professeur de médecine.
C’est ce qu’illustre ce dossier : la santé au travail, c’est évoquer à la fois la réglementation sur le service de santé au travail et la gestion de l’inaptitude ; c’est traiter sans tabous la question du sexisme pendant les études médicales ou la souffrance de praticiens hospitaliers ; c’est illustrer concrètement des outils pour mesurer la qualité de vie au travail ou présenter un ensemble de travaux sur la question des rythmes de travail.
Ce qui a trop souvent été une question subsidiaire devient une question centrale, qui n’est plus le sujet d’un triptyque médecin du travail/directeur des ressources humaines/organisation syndicale, mais une démarche globale qui concerne l’ensemble des acteurs hospitaliers.
Jean-Yves Copin
Directeur général, GH3