Les auteurs d’un des articles présentés ici le précisent d’emblée : le concept de qualité de vie au travail est « maintes fois employé mais [son] contenu [est] mouvant ». À la lecture de ce dossier consacré à la qualité de vie au travail, le lecteur ne retiendra probablement qu’une chose : qu’importe la méthode si le résultat permet aux individus de s’épanouir, ou tout du moins de ne pas ressentir le travail comme une souffrance.
Il ressort de chaque contribution la même conclusion : rien n’est duplicable, la solution appartient au collectif, dans un lieu et sur une unité de temps limitée. La richesse des retours d’expérience démontre que rien ne doit être laissé au hasard et que la qualité de vie au travail ne se décrète pas : elle se construit avec l’ensemble des acteurs. Il en va ainsi des questions d’attractivité médicale, d’appartenance au sein d’un pôle, de la coordination médico-soignante…
Au-delà des retours d’expériences, Anna Cohen-Boulankia et Frédéric Spinhirny offrent un vade-mecum des nouvelles pratiques managériales, dont la lecture permettra à chacun, selon sa personnalité et ses appétences, d’aller plus loin dans une spécialisation pour intégrer dans sa pratique quotidienne les réflexes utiles à un management humain. Sur ces nouvelles pratiques, des auteurs développent leur expérience de coaching en contexte universitaire et illustrent les bénéfices de la compréhension de soi sur la qualité de vie au travail.
En complément des apports théoriques et des retours d’expérience, Frédéric Spinhirny offre matière à réflexion en présentant le phénomène d’accélération sociale « comme étant le cœur des problématiques de souffrance au travail, de perte de sens et de manque d’adhésion au collectif ».
Ce dossier ne présente pas la qualité de vie au travail pour ce qu’elle n’est pas, à savoir un concept miracle permettant d’effacer tous les maux : il se veut être une base de lecture pour celles et ceux qui souhaitent prendre le recul nécessaire sur leurs pratiques quotidiennes, en y intégrant la notion d’« hôpital débordé ».
Jean-Yves Copin
GH3 Formation, accompagnement, conseil