La loi de modernisation de notre système de santé entre dans sa mise en œuvre concrète, suscitant, après l’étape parlementaire, les craintes inévitables dues au passage du concept à l’action.
La loi de modernisation de notre système de santé projette l’hôpital public dans l’avenir, en l’organisant au sein des groupements hospitaliers de territoire (GHT), afin de réaliser l’objectif qui était déjà celui des rédacteurs de la loi de 1970 – réduire la « balkanisation de l’hôpital » – et surtout améliorer le service rendu à nos concitoyens, quel que soit leur lieu de domicile.
Il fallait démêler l’écheveau d’incompréhensions, de craintes, qui a limité la recomposition de notre maillage dense, mais disparate, d’établissements hospitaliers vers un dispositif gradué et homogène, permettant à chaque maille de jouer pleinement son rôle : garantir une accessibilité raisonnable au service public hospitalier et des soins de qualité.
Le ministère de la Santé a ainsi sollicité le CHRU de Nancy pour porter au travers d’un projet de recherche pluridisciplinaire d’évaluation des coopérations hospitalières, dans leur histoire, leur déroulé, leur contexte, les ressentis ou les ego des acteurs professionnels, élus, syndicaux, des représentants de la population.
Des experts du monde de la santé, des universitaires, des élus ont contribué à ce travail, analysé l’histoire et la géographie, confronté les approches, les sources, interrogé sur le terrain ceux qui ont participé ou ont accompagné des réorganisations ou qui les ont subies parfois. Sans attendre le complet achèvement de l’étude, l’actualité commande d’en tirer les premiers résultats.
Comme tout changement majeur, la mise en Å“uvre des GHT se heurte à la crainte de l’inÂconnu, aux corporatismes ou à l’incompréhension. Destinés à devenir de véritables holdings publics hospitaliers, aboutissement de la stratégie de groupe publique portée par la Fédération hospitalière de France, ils sont pourtant l’avenir du service public hospitalier.
Il appartient aux acteurs de l’hôpital public de se saisir de cette opportunité politique et, dépassant les obstacles subalternes, d’en assurer la réussite. L’acceptabilité sociétale de la réforme, qui en garantira la pérennité, se construira sur la capacité collective des acteurs à se l’approprier, à l’expliquer et à la faire vivre.
Comprendre ce qui a contrarié les réformes précédentes aidera la communauté hospitalière à assurer la réussite de cette évolution porteuse d’avenir.
Résumé des travaux entrepris par le Groupe de recherche IRCH sous la direction du Pr Emmanuel Vigneron
Avec la participation de : Pr Yann Dubois, Bernard Dupont, Pr Bertrand Fenoll, Sandrine Haas, Vincent Le Taillandier, Erwann Paul, Corinne Roldo
Et les contributions de : Christian Anastasy, Frédéric Boiron, Dr Alain Corvez, Édouard Couty, Thomas Le Ludec, Pr Pierre Marès, Dr Frédéric Martineau, Monique Sorrentino, tous membres du Groupe IRCH