Directeur d’hôpital en mission au Laos en tant qu’expert technique international (2011-2014), l’auteur présente un état des lieux du système de santé laotien et sa réflexion pour développer et maintenir une offre de soins publique au bénéfice de toute la population, toutes ethnies et catégories sociales confondues. Ou comment, pour l’ancien royaume du « Million d’éléphants », affronter les défis sanitaires du temps présent…
Lorsque l’on se penche sur une carte géographique, il y a deux manières, presque opposées, de décrire le Laos (ou plus exactement la république démocratique et populaire Lao). Soit celle d’un « État carrefour », au cœur de la péninsule indochinoise, qui partage ses frontières avec cinq pays d’Asie du Sud-Est – Chine, Myanmar, Thaïlande, Cambodge et Vietnam –, soit celle d’un pays enclavé, sans accès direct à la mer, traversé néanmoins par le fleuve Mékong, la « Mère des eaux » sur près de 1 800 kilomètres. Les deux visions n’en sont pas moins vraies et à considérer dans une problématique de développement socio-économique. Avec 6,2 millions d’habitants, le Laos est l’un des pays les moins peuplés de la région, avec en moyenne 26 habitants au km2. Pourtant, malgré cette faible densité, sa population présente des caractéristiques démographiques originales. La population du Laos est particulièrement jeune : près de la moitié des habitants a moins de 20 ans. Elle reste, aujourd’hui encore, essentiellement rurale en dépit d’un développement urbain croissant et de l’attrait des villes, exercé notamment sur ...
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