Depuis le printemps 2020, pas une journée sans que le Covid-19 n’occupe massivement (et à juste titre) les médias, qu’il s’agisse des chaînes TV d’information continue ou la presse écrite. Il est vrai que la planète est confrontée à une crise sanitaire sans précédent depuis la grippe espagnole, doublée d’une crise économique et sociale d’une ampleur inconnue depuis la Seconde Guerre mondiale. La mise à l’arrêt de pans entiers du commerce et des services, couplée au net ralentissement de la consommation des ménages, a conduit l’économie mondiale au bord du précipice. Sans parler du traumatisme profond provoqué dans l’imaginaire collectif par des confinements et couvre-feux successifs, considérés comme autant d’entraves douloureuses à la mobilité individuelle et donnant lieu à une vive contestation d’une partie de la population compte tenu des oppositions et incohérences du discours scientifique (1). C’est donc dire si l’annonce surprise, en novembre 2020, de la mise au point d’un vaccin efficace contre le Covid-19 par les laboratoires Pfizer et BioNTech, suivis par Moderna, a été accueillie avec soulagement, voire allégresse, comme en témoigne la « renaissance » quasi instantanée des marchés financiers, anticipant un prompt retour au « monde d’avant ». Certains observateurs, au risque d’apparaître rabat-joie, tirent cependant la sonnette d’alarme et avancent que si la « bataille » du vaccin semble gagnée, malgré de nécessaires ajustements en matière de capacités de production, ce n’est pas le cas de la « guerre » de la vaccination de masse. Sans occulter le succès sans précédent du projet de « vaccin de l’espoir », réussir l’ambitieux projet de vaccination de masse demeure un énorme défi, en France comme ailleurs, tout particulièrement sur le plan logistique.
Nul ne doute que la vaccination de masse de 2021, la plus importante jamais projetée et réalisée, constitue une gageure de taille. En effet, il s’agit non seulement d’organiser et soutenir la distribution de milliards de doses du vaccin sur une échelle géographique élargie, mais aussi de coordonner les opérations de vaccination proprement dites pour atteindre des dizaines de millions d’individus, notamment les plus fragiles, afin d’assurer l’immunité collective et, par conséquent, un retour tant attendu à une vie « normale ». Le tout en respectant des contraintes de délais très serrées, des températures basses – voire extrêmement basses – pour le transport et l’entreposage des vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, une exigence épidémiologique de deux doses par individu pour une protection maximale, et d’émergence imprévue de variants potentiellement réfractaires à la formule actuelle du vaccin. Très vite, sans doute trop vite, l’espérance d’un rétablissement du fameux business as usual s’est présentée dans les esprits comme une option réaliste à un horizon de quelques mois, comme les bourses occidentales l’ont ...
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